Le pilotage du recouvrement 2/4 : les reporting effectués par les clients eux-mêmes

Les clients financiers ont été les premiers à communiquer leurs tableaux de reporting (de un à trois indicateurs, majoritairement quantitatifs) et offrir ainsi une dimension concurrentielle aux huissiers de leur réseau.

Cette mise en concurrence pouvait provoquer une émulation des Huissiers entre eux, chacun cherchant à garder la tête du classement sur tel ou tel indicateur (véhicules saisis, taux de recouvrement).

 

Ce type de reporting a évolué au cours des dernières années puisque certains donneurs d’ordre ont développé et mis au point un algorithme de classement (décernant un indice de performance à chaque étude, en fonction de critères quantitatifs mais aussi parfois qualitatifs, le plus souvent en raison des performances sur une matière particulièrement sensible ou rentable).

Le gros défaut de ce type de retours résulte de son timing :  La collecte des données de l’ensemble du réseau puis leur consolidation à l’échelle régionale ou nationale prend du temps. Il en résulte que ces reporting sont parfois trimestriels ou semestriels, et quand ils sont mensuels ils ne sont communiqués le plus souvent que vers le 15 du mois suivant.

(Le gestionnaire reçoit aussi ses résultats du mois de septembre le 15 octobre. Il ne lui reste plus que 10 jours de caisse pour encaisser et éventuellement reverser les fonds manquants sur le mois précédent.)

Le plus souvent donc, les conséquences d’un mauvais mois ne pourront être compensées ou corrigées qu’à M+2 ce qui n’est pas satisfaisant pour le client mais pas davantage pour le gestionnaire qui risque de se démotiver en cumulant ainsi son retard.

 

Les institutionnels publics, eux aussi, se sont intéressés aux statistiques, mais bien plus récemment. Leur réflexion est donc en progression mais nous restons sur des indicateurs quantitatifs (taux de recouvrement en nombre et en montant, délais moyens) ainsi que des données statistiques de comparaison nationales (concurrence entre les caisses oblige…).

La spécificité de ces retours résultant des contraintes logicielles est qu’ils sont exclusivement basés sur une analyse générationnelle : sur des lots en particuliers, et des dates d’émission par trimestre civil.

Le gros défaut de ces reporting résulte là encore de la temporalité des retours, mais à plus grand échelle puisqu’ils sont émis avec un différé de l’ordre d’un semestre. (Par exemple, une analyse de performance sur le recouvrement des contraintes émises au 1er Trimestre au cours du 3ème trimestre sera communiquée au premier trimestre de l’année N+1).

Ce rythme est particulièrement frustrant pour l’équipe de recouvrement qui, si elle ne peut piloter son recouvrement en interne, « subit » ainsi la constatation de son travail avec un différé pouvant atteindre six mois. Pour une étude d’Huissier ne disposant pas de ses propres outils d’analyse, les effets d’un plan correctifs pourront donc être visibles à partir d’un an après (après deux cycles statistiques menés par la caisse).

https://www.syslaw.fr/stats/